Galerie Eric Dupont in Paris, France, starts the new art year with an exhibition of new, mainly large-format paintings by New York-based artist Paul Pagk. Paul Pagk was born in London in 1962 and studied at the École Nationale Supérieure des Beaux-Arts in Paris. His work is influenced by Blinky Palermo, Imi Knoebel, and Joseph Beuys.
We first met Paul Pagk in the early days of VernissageTV, in 2007 during Armory Show week, to be exact. We covered his solo exhibition at Moti Hasson Gallery, New York. His solo exhibition at Galerie Eric Dupont was a great opportunity to meet again and have a look at his new work. Paul Pagk was so kind to give us a tour of his exhibition and to talk about his work. The video above is an excerpt, please scroll down for the complete video and the exhibition text by Pascal Blanchard. The exhibition at Galerie Eric Dupont runs until February 27, 2016.
Paul Pagk at Galerie Eric Dupont, Paris (France). January 9, 2016.
> Right-click (Mac: ctrl-click) this link to download Quicktime video file.
Complete video (14:56 min.):
Exhibition text by Pascal Blanchard (in French language):
Paul Pagk ou « l’Abstraction à fleur de peau »
En ce début d’année, la galerie Eric Dupont nous convie à venir admirer un ensemble de peintures récentes et de grands formats de Paul Pagk, artiste dont elle présente l’oeuvre avec fidélité et pour notre plus grand plaisir.
Paul Pagk appartient à plusieurs cultures. Né d’un Père tchèque e d’une mère anglaise, peintre elle-même qui l’a initié très tôt à l’art, il a fait ses études à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il découvre dans les années 80 les œuvres de Blinky Palermo, d’Imi Knoebel ou de Beuys… des œuvres qui exerceront sur lui une grande influence et confirmeront son choix de la « Voie » de la peinture abstraite.
I vit et travaille aujourd’hui à New York.
Paul Pagk est avant tout un peintre, abstrait de surcroit ce qui souligne sa singularité à l’âge du numérique.
Pour le situer dans l’histoire de la peinture, je dirais qu’il appartient à la lignée qui irait, disons de Malevitch en passant par les Constructivistes russes, je pense à El Lissitzky, le Bauhaus de Joseph Albers, Donald Judd, Sol LeWitt, jusqu’à Blinky Palermo, peintres dont il es assurément l’un des dignes héritiers spirituels.
Ce quie me « frappe » au sens propre du terme dans les peintures de Paul Pagk c’est avant tout la lumière très dense qu’elles émanent, qu’elles nous renvoient par l’intermédiaire de la couleur. Le choix des couleurs souvent d’ailleurs associés à leurs complémentaires, telles que le violet de « Hold me tight », le bleu de « Meren Ptah », le bleu plus sombre de « Musing’s », le rouge de « Untitled Red desert » par exemple est très subtil. C’est là un point de la grande réussite de sa peinture, c’est qu’elle nous « touche » directement; nous en faisons l’expérience avec notre corps. Paul Pagk est très attaché à cette expérience corporelle ; ce rapport intime de la couleur, du dessin et de ce corps qui les conçoit mais aussi de celui qui les reçoit.
Car Paul Pagk est avant tout un peintre et son sujet est la peinture. Il s’inscrit dans la tradition de la grande peinture. Il fabrique lui-même ses couleurs à l’huile mélangées patiemment avec des pigments purs. Le temps ne semble pas avoir de prise sur sa peinture qui s’élabore lentement couche après couche, ligne après ligne. Eloge donc de la lenteur dans un monde survolté.
« A la recherche de l’absolu », pour reprendre un titre de littérature, s pierre philosophale en quelque sorte.
Sa peinture s’élabore et garde toute l’énergie dans ses différentes strates, dans son derme jusqu’à son épiderme. J’emploie à bon escient ces termes pour revenir au corps, à la « peau » de la peinture. Paul Pagk dessine, recouvre, incise, nielle des lignes géométriques, des formes (comme dans «Two triangles » ou « Musing’s »), des perspectives illusoires, en opposition à la profondeur, à l’épaisseur de la « peau » de ses peintures.
Nous en faisons pleinement l’expérience. Dans ses dernière toiles, les formes se complexifient comme pour mieux révéler cette opposition, pour trouver un juste équilibre entre l’épaisseur réelle et la profondeur toute illusoire.
A l’heure où nous parlons d’un renouveau de la peinture abstraite, Paul Pagk singulièrement et je dirais même à contre courant, ouvre ainsi une voie d’une peinture géométrique dense, sensible, tactile, « une peinture abstraite à fleur de peau ».
Pascal Blanchard